Mardi à EVO

7H30 samedi 11 novembre , surprise, surprise, à l’aéroport de TURKU, on nous enregistre sur les 2 premiers vols (Turku/ Stockholm et Stockholm/Francfort) mais on nous annonce que nous ne pouvons pas prendre le vol Francfort /Paris. Le décollage de Francfort initialement prévu à 12h35 se fera à 12H20 donc impossible de le prendre. On positive, ce n’est pas bien grave, j’en profiterai pour vous écrire, oui je l’avais promis : le compte rendu du camping-trip ou pourquoi pas : le conte du camping-trip !

Je vous présente le contexte : Lotta, professeur d’une cinquantaine d’années est en charge d’une formation de « guides nature ». Les futurs diplômés travailleront comme guide en free-lance ou comme employé dans des parcs naturels ou organismes de tourisme. Ils sont tous majeurs et pour la plupart en reconversion professionnelle. Leur formation est technique mais aussi pratique ; alors quoi de mieux pour évaluer la pratique que d’organiser pour deux Français amateurs de randonnées un camping-trip de 3 jours.

Connaissant ce projet, nous nous étions préparés physiquement en marchant tous les soirs après le travail, lire dans découverte culturelle (4 escapades après le travail). Peu inquiets, vu que le pays est plat. Ei  (NON en finnois )! Notre objectif était bien sûr de découvrir cette forêt finlandaise, sa végétation, ses animaux…..mais j’étais surtout très curieuse d’observer l’organisation, l’encadrement, la gestion de ce type de projet. Ce n’est pas commun, 2 clients randonneurs français pour 9 guides nature et une team leader (j’adore cette appellation).

 

Tout d’abord attachons nous au mot camping. On imagine tout de suite une tente, et là vous vous dites comme moi quand j’ai reçu l’invitation de Lotta, 1mois avant de partir de Laval ; prenant en compte les températures dans ce pays à cette époque, ça doit être du camping en dur, genre refuge, auberge….Et bien NON ! ce camping se déroulera bien, sous tentes !


Dès l’arrivée à EVO, et avant de monter les tentes nous avons fait un repérage d’un site idéal. Chacun a donné son avis et, décidés, nous avons monté les tentes. La tente militaire, 6m de diamètre, modèle yourte avec un poêle au milieu, l’entrainement de montage au lycée a été bénéfique puisqu’en moins de 30 min l’édifice était monté, amarré, vérifié par Lotta. Ne restait plus qu’à l’habiter : sacs de couchage disposés en étoile autour du poêle central. Oui, un poêle (genre de gros tonneau vertical surmonté d’une tuyère en aluminium) qui débouche à 1 mètre au-dessus de la tente. Ce dispositif semble rudimentaire et nous échangeons un regard soulagé car nous dormirons ici ce soir avec 3 élèves (Nora, Marco, Olli, Régis et moi). Jusqu’ici tout va bien !

Se pose alors la question du risque d’incendie d’une telle installation et comment le prévenir ?

L’ensemble des guides a discuté et opté pour la mise en place d’un tour de garde pour surveiller le feu et l’alimenter pendant la nuit. Nous nous sommes portés volontaires pour participer à cette activité et avons pioché à la loterie improvisée, la tranche minuit 30 -1h30.

 

Les autres tentes montées (genre : tente igloo), la cabane en bois investie par 3 guides, le feu de camp allumé, nous avons pris notre premier repas dehors. Papillotes de légumes préparées par les élèves la veille, poisson poêlé, pain et boissons chaudes. C’est une ambiance très conviviale, chacun fait quelque chose ; ça ressemble à une chorégraphie nocturne, mouvements lents, ombres, lumière du feu changeante et petits balais de lumière au niveau des têtes avec nos lampes frontales. Et le froid qui s’installe, nous tombe dessus ou plutôt remonte par les pieds, je ne sais plus très bien. En tout cas, je dévore le repas, on discute et on chante. 

Vient l’heure de dormir et je me souviens d’un récit de globe trotteur qui conseillait de mettre dans le sac de couchage les vêtements du lendemain pour qu’ils ne soient pas froids. Me voilà donc habillée d’un pyjama, chaussettes, chaussons de laine, d’une tenue entièrement doublée et d’un bonnet, allongée dans mon sac de couchage avec plein de vêtements dedans….j’attends le sommeil. Je ne pense qu’à moi, obnubilée par le froid car malgré le poêle il ne fait pas plus de quelques degrés au-dessus de 0. J’essaye de penser aux autres, ceux qui ont vécu et vivent dans des conditions plus extrêmes : les réfugiés, les gens de l’exode, les trappeurs perdus…naufragés.Et ça va tout de suite mieux, tu te dis et bien c’est une bonne expérience, tu retrouves des sensations presque oubliées par notre confort moderne. Et là tu es en sécurité avec des gens bienveillants. Demain sera un autre jour.....

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Commentaires: 2
  • #1

    Bernadette (mardi, 14 novembre 2017 07:15)

    La suite ! La suite ! Merci Béatrice de nous faire partager ces moments ! Grosses bises.

  • #2

    Richard Sylvie (mardi, 14 novembre 2017 11:34)

    Le partage des expériences et des émotions est réussi . Cela donne vraiment envie même si d'ordinaire j'ai une préférence pour le soleil, la chaleur.
    Félicitations pour tout ce travail .